Le diabète et sa psychologie

SAVOIRQ 22 Janvier/Février/Mars 2013 – Petite Enfance n° 18 – santé log tions du corps et de son équipement génétique avec l’environnement parental durant les pre- miers mois de l’existence. Des conflits qui engendrent des réactions aussi bien physiolo- giques que psychologiques puisque, évidem- ment, à ce stade, les deux domaines ne sont pas séparés. Le processus psychosomatique du dia- bète s’avère en réalité très simple à comprendre si on se souvient que... toute situation pénible déclenche la production cérébrale d’adrénaline, laquelle altère le fonctionnement de l’hypophyse, le « cerveau hormonal », inhibe l’action de l’insu- line et libère du glucose dans le sang. On a ainsi pu créer artificiellement chez le chat une aug- mentation de sa glycosurie (taux de sucre dans les urines) en lui faisant peur ! Je me limiterai à mentionner quelques auteurs. Comme le disait encore R. Held, dans l’article sus-évoqué, en référence aux travaux de S. Nacht, à la base des névroses, des psychoses et des troubles psy- chosomatiques, le stimulus stressant le plus significatif est toujours la peur... Chez l’adulte, le « grand-père » de la psychoso- matique psychanalytique, G. Groddeck, avait montré que les pulsions sexuelles et agressives, contenues dans le Ça, contraignent l’être humain à la symbolisation, laquelle se manifeste surtout par le langage, parlé ou corporel, y compris par des symptômes. C’est ainsi que toutes les mala- dies, pour lui, résultent surtout du refoulement des pulsions. Plus spécifiquement, le diabète proviendrait d’un désir infantile inavouable d’être nourri par un lait maternel au bon goût sucré. Pour le « père » de la psychosomatique freu- dienne, l’américain F. Alexander, le diabétique est également caractérisé par de fortes tendances orales agressives. Cela se manifeste par des envies de nourriture incontrôlables, même si, par- fois, le sujet traverse des périodes de refus ali- mentaire. Leurs origines se situeraient dans des Ces deux aspects ne concernent pas seulement évidemment les 5 % de diabète d’origine et de type non classés, mais toutes les formes réperto- riées. Mais juste avant de les aborder, je souhaite rappeler les propos prémonitoires de R. Held en 1968 : « Avant de confier ses névrosés au psy- chiatre ou à l’analyste, le médecin aura souvent prescrit neuroleptiques ou hormones. Cepen- dant, sa position affective n’est pas la même devant le névrosé ou devant le vrai malade orga- nique. A une époque où le laboratoire prend si souvent le pas sur la clinique, que pense t-il en lui-même d’une maladie qui ne signe le plus sou- vent aucune modification des constantes biolo- giques, d’un symptôme qu’aucun examen physique au premier abord ne recèle ? » Le diabète et ses soubassements psychiques Classiquement, en dépit de ce qu’on incrimine plus d’une cinquantaine de gènes dans sa consti- tution, le diabète fait aussi partie des maladies dites psychosomatiques. On relira donc avec profit le dossier établi pour « Petite Enfance » sur celles-ci (cf. P.E, 2011/ N°12 : « Troubles psychosomatiques chez l’en- fant »). Après quoi, on pourra mieux appréhender sa dimension psychique. Celle-ci est connue de longue date. Mais, bien évidemment, il ne s’agit pas là de pos- tuler que le diabète a pour origine une cause psy- chologique ; la réalité est plus complexe ; il s’agit plutôt de partir de l’hypothèse d’une union originaire entre soma et psyché toujours active au fil du développement et de l’existence. En d’autres termes, la médecine psychosoma- tique est d’abord une médecine des conflits, qu’ils soient internes, entre pulsions, entre pul- sions et interdits ou qu’ils soient entre monde interne et monde externe, nés alors des opposi- L’approche psycho-dynamique du diabète Quelles sont à ce jour les connaissances acquises par la clinique psychologique et psychanalytique auprès de patients enfants et adultes ? L’approche psycho- dynamique du diabète peut être artificiellement scindée en deux parties complémentaires, l’une s’attachant aux facteurs psychiques, pour ne pas dire inconscients, de cette maladie, l’autre à ses effets sur la personne, en particulier quant à ses difficultés à gérer son traitement. A lire sur le web www.santelog.com/id1818

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