Compléter un régime alimentaire avec des fibres fermentescibles (dont l’amidon) peut réduire l’appétit et le gain de poids corporel. Mais voilà, il existe une condition à cet effet, le récepteur d’acide gras libre 2 (FFAR2). C’est la démonstration de cette équipe britannique qui décrypte encore un peu plus le mécanisme sous-jacent « fibres fermentescibles-microbiote-métabolisme et satiété », dans la revue Nature Reviews Endocrinology.
Les fibres fermentescibles qui comprennent les fructo-oligosaccharides (FOS), les galacto-oligosaccharides (GOS) ou les xylo-oligosaccharides (XOS), sont les substrats de la flore intestinale. Rappelons que les FOS sont présents dans des aliments tels que oignons, artichauts, topinambours, asperges, pissenlits, poireaux, échalotes, salsifis, chicorée ; les GOS dans les légumes secs, le lait ; les XOS dans le blé… Ces fibres rapidement fermentées par les bactéries du microbiote entraînent la production d’acides gras à chaîne courte -avec certains bénéfices reconnus (digestion, effets moteurs et trophiques sur la muqueuse du côlon) dont la signalisation passe par FFAR2.
Les chercheurs du King’s College et de l’Imperial College de Londres ont testé un régime riche en matières grasses contenant un glucide fermentescible, et un régime de contrôle sur des souris puis examiné les effets de ces régimes sur l’apport alimentaire des souris pourvues ou privées de ce récepteur FFAR2.Les résultats montrent que :
· les souris nourries avec le régime alimentaire contenant des hydrates de carbone fermentescibles sont protégées contre l’obésité,
· cette protection disparaît lorsque les souris sont privées de récepteur FFAR2.
· Les souris « équipées » de récepteur FFAR2 font preuve d’une satiété accrue de 130%, liée à la production élevée de peptide YY et à une densité accrue de cellules contenant PYY, conduisant à une sensation accrue de satiété.
C’est donc une nouvelle démonstration de l’intérêt decompléter son régime alimentaire par ces glucides non digestibles afin de réduire l’appétit et la prise de poids corporel, mais avec cette identification du rôle essentiel du récepteur FFAR2 nécessaire pour lutter contre l’obésité.
FFAR2 apparaît ainsi comme une cible majeure qui permet à la fibre alimentaire de produire tous ces effets physiologiques bénéfiques. Il reste à traduire cette découverte en traitement applicable aux humains, concluent les chercheurs.
Nature Reviews Endocrinology 25 November 2016 doi:10.1038/nrendo.2016.199 Obesity: Fermentable carbohydrates increase satiety signals
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