Irréversibles, les effets à long terme de l'obésité infantile car même en cas de perte de poids, ces effets sur la santé persistent plus tard dans la vie, révèle cette analyse des études disponibles. Les conclusions, présentées dans la revue Gerontology, alertent : Plus tôt se développe l'obésité, plus tôt apparait sa cohorte de complications, le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires, le syndrome métabolique et le cancer.
Une étude d'actualité alors que les taux d'obésité des enfants ont presque triplé au cours des 30 dernières années et qu'il importe d'en estimer l'impact en Santé publique. Le constat est rude, car même lorsque les enfants atteints d'obésité perdent poids, plus tard à l'adolescence ou l'âge adulte, le mal sur la santé est déjà fait.
Le Dr Kristen Nadeau, chercheur au Cancer Center de l'Université du Colorado-Denver, auteur principal de l'étude, revient sur les 2 conclusions principales de cette analyse de la littérature:
1. La précocité de l'obésité est associée à la précocité de ses comorbidités,
2. la précocité de l'obésité accroît ses effets néfastes sur la santé : Le corps des enfants est particulièrement vulnérable aux effets néfastes de l'obésité et à ses complications : A l'enfance, l'obésité modifie le fonctionnement global du métabolisme.
L'effet indépendant de l'obésité infantile : Les études examinées documentent l'enchaînement des processus qui, de l'obésité infantile, mènent à l'obésité de l'adulte, puis aux complications. Leur analyse montre un effet indépendant, propre à l'obésité infantile. Seule, et indépendamment de l'obésité à l'âge adulte, l'obésité infantile peut suffire à entraîner un syndrome métabolique, des maladies cardiovasculaires, le diabète de type 2 et ses complications rétiniennes et rénales, la maladie du foie gras non alcoolique, l'apnée obstructive du sommeil, un syndrome des ovaires polykystiques, la stérilité, l'asthme, des complications orthopédiques, des troubles psychiatriques et un risque de cancer accru. Certes la liste est longue, mais mérite d'être rappelée.
L'obésité est difficile à guérir, écrivent les auteurs. Une fois qu'elle est établie, il est impossible d'effacer ses effets. Ces données longitudinales, déjà concluantes pour l'âge adulte, restent insuffisantes pour évaluer précisément les conséquences en fin de vie. Une obésité infantile dans les années 80, va concerner aujourd'hui des adultes encore jeunes, dans leur quarantaine. C'est donc un appel au lancement d'autres études longitudinales, et, dans l'attente, un appel à la prévention et à l'intervention précoce.
Source: Gerontology 2014 Jan 9 DOI: 10.1159/000356023 Age-Related Consequences of Childhood Obesity
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