C’est ce que constate cette étude autrichienne, un risque accru de certaines maladies chroniques et une moins bonne qualité de vie, chez les végétariens- en comparaison des « mangeurs de viande ». Mais l’étude, présentée dans la revue PLoS ONE, démontre l’association et non la relation de cause à effet. En effet, les personnes en moins bonne santé pourraient opter pour un régime végétarien perçu comme plus sain.
De nombreuses études ont mis en avant les bénéfices d'un régime végétarien sur le risque cardiaque et de diabète, sur l'hypertension et la cardiopathie ischémique. Par ailleurs, une consommation excessive de viande peut également augmenter certains risques, comme le risque cardiaque ou de certains cancers.
Les chercheurs de l'Université de Graz (Autriche) ont analysé le régime alimentaire de 15.474 Autrichiens âgés de plus de 15 ans, ont pris en compte les caractéristiques socio démographiques, les comportements liés à la santé dont le tabagisme, la consommation d'alcool et l'activité physique, l'IMC, les maladies et traitements médicaux et la santé psychologique. Les participants étaient répartis en :
• végétaliens
• végétariens avec lait et / ou œufs
• végétarien avec poisson, lait, œufs
• carnivore mais avec un apport élevé en fruits et légumes
• carnivore mais avec un apport modéré en viande
• carnivore avec un apport élevé en viande.
De cette répartition, un groupe de 330 végétariens (des 3 premières catégories) a été constitué. Chaque végétarien a été à une personne de chacun des trois groupes carnivores. Donc l'analyse a porté, au total sur 1.320 participants.
Les chercheurs constatent que les végétariens
· ont un IMC en moyenne de 22.9kg/m2, inférieur par rapport aux participants des 3 autres groupes carnivores (23,4kg/m2 chez ceux avec un apport modéré en viande, 23,5kg/m2 chez ceux avec un apport élevé en fruits et légumes et 24,9kg/m2 chez ceux avec un apport élevé en viande).
· consomment moins d'alcool (en consomment une fois tous les 3 jours),
· ne diffèrent pas sur le tabagisme ou l'activité physique,
· s'autoévaluent en moins bonne santé avec plus de déficiences fonctionnelles,
· rapportent plus de maladies chroniques, en particulier :
– Des allergies (prévalence de 31% vs 17 à 20% chez les carnivores),
– des cancers (prévalence de 5% vs 1 à 3%),
– des maladies mentales, dont l'anxiété et la dépression (prévalence de 9% vs 4 à 5%).
· En revanche, l'incontinence urinaire est significativement moins fréquente chez les végétariens (2 vs 3 à 6%).
En conclusion, de manière surprenante, les végétariens présentent une prévalence accrue de 3 maladies chroniques, les allergies, le cancer et la maladie mentale et déclarent une moins bonne qualité de vie. Cependant, l'étude ne démontre pas de lien de cause à effet entre les régimes végétarien et de moins bonnes données de santé. En fait, la relation de causalité inverse est possible : Les personnes en moins bonne santé pourraient opter pour un régime végétarien perçu comme plus sain.
Au-delà, un mode de vie sain comprend une alimentation riche en fruits et légumes et pauvre en graisses saturées, en sel et en sucres, une consommation modérée d'alcool, l'absence de tabagisme et une pratique régulière de l'exercice.
Source: PLOS One February 7 2014 doi:10.1371/journal.pone.0088278 Nutrition and Health – The Association between Eating Behavior and Various Health Parameters: A Matched Sample Study
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