Ces chercheurs du Brigham and Women's Hospital (Boston) veulent comprendre le bénéfice considérable d’un régime méditerranéen sur le risque cardiovasculaire. Dans le JAMA Network Open, ils identifient, précisent et évaluent les mécanismes sous-jacents pouvant expliquer cette réduction de 25% du risque cardiovasculaire grâce au régime alimentaire. Un message important pour chacun d’entre nous et les décideurs en Santé publique.
Les chercheurs du Brigham and Women's Hospital et de la Harvard Medical School apportent ici de précieuses conclusions à partir d’une étude de cohorte menée auprès de femmes (vivant aux États-Unis) et ayant déclaré adhérer à un régime alimentaire de type méditerranéen. Les chercheurs confirment tout d’abord une réduction de 25% du risque de maladie cardiovasculaire chez ces participantes mais explore également pourquoi, en examinant un panel de 40 biomarqueurs, représentant des contributeurs biologiques documentés aux cardiopathies.
Un message fort en Santé publique : ainsi, de modestes changements dans les facteurs de risque connus des maladies cardiovasculaires, en particulier ceux liés à l'inflammation, au métabolisme du glucose et à la résistance à l'insuline, contribuent au bénéfice à long terme d'un régime méditerranéen sur le risque de maladies cardiovasculaires. Ces conclusions entrainent des implications importantes en matière de prévention primaire des maladies cardiovasculaires.
Ici, l’analyse des données alimentaires et d’analyses de sang de plus de 25.000 professionnelles de santé de la cohorte Women's Health Study suivies pendant 12 ans, constate que :
- 4,2% des femmes n’adhérant pas au régime méditerranéen avaient connu un événement cardiovasculaire vs 3,8% des femmes adhérant moyennement au régime méditerranéen,
- et 3,8% des femmes adhérant fortement.
- Cela représente une réduction du risque de 23% à 28% soit un bénéfice d’ampleur similaire à celui des statines ou d’autres médicaments de prévention.
Quels processus sous-jacents ? L'équipe constate :
- des changements dans les signaux d'inflammation (représentant 29% de la réduction du risque de maladie cardiovasculaire), dans le métabolisme du glucose et la résistance à l'insuline (27,9%) et l'indice corporel maximal (27,3%) ;
- des liens avec la pression artérielle, diverses formes de cholestérol, des acides aminés à chaîne ramifiée et d’autres biomarqueurs, mais remarque que ces biomarqueurs sont moins fortement liés à la relation entre le régime méditerranéen et la réduction du risque.
Alors que des études antérieures ont déjà bien démontré que le régime méditerranéen avait un effet bénéfique sur la réduction des événements cardiovasculaires et l’amélioration des facteurs de risque cardiovasculaires, on comprend à travers cette nouvelle étude que de modestes différences de biomarqueurs contribuent, en fait, de manière multifactorielle à cet avantage cardiovasculaire à long terme.
Source: JAMA Network Open December 7, 2018 doi:10.1001/jamanetworkopen.2018.5708 Assessment of Risk Factors and Biomarkers Associated With Risk of Cardiovascular Disease Among Women Consuming a Mediterranean Diet
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