Le régime alimentaire de la mère durant la grossesse est aussi in utero celui de l’enfant. Cette étude, menée par une équipe de nutritionnistes et de pédiatres de l’Université de Mexico, montre -chez la souris- qu’un régime riche en graisses et pauvre en protéines pendant la grossesse entraîne, chez sa progéniture, une altération du contrôle de la glycémie et d'autres changements métaboliques négatifs. Des conclusions présentées dans la revue PLoS ONE qui sensibilisent au concept de « nutrition intra-utérine ».
Car, en synthèse, la « malnutrition intra-utérine », lié à une régime alimentaire déséquilibré de la mère, perturbe la programmation du rythme circadien des métabolites énergétiques jusqu'à l'âge adulte.
L’alimentation de la mère régule l’horloge de l’enfant
L'alimentation maternelle joue un rôle crucial dans le développement fonctionnel, et, déséquilibrée, elle peut entraîner des anomalies et des perturbations comportementales, cognitives et métaboliques.
Si le régime occidental est bien associé à l’obésité, au syndrome métabolique, au diabète et à d’autres perturbations métaboliques au cours de la vie, il existe très peu de recherche sur l'effet d’une malnutrition intra-utérine et postnatale précoce sur la programmation du rythme circadien des métabolites énergétiques, chez l’enfant. Or le contrôle central du rythme circadien est fondamental pour une interaction correcte de l’organisme avec l’environnement et pour sa régulation physiologique.
L’étude montre, sur la souris modèle, que cette exposition in utero à la malnutrition de la mère, et plus largement au cours du développement, « imprime » une programmation métabolique tout au long de la vie, sur le système nerveux central et les systèmes périphériques. Les chercheurs explorent ici l'effet de la malnutrition intra-utérine et périnatale induite par un régime riche en graisses et faible en protéines sur les oscillateurs circadiens et périphériques contrôlant le glucose, l'insuline et les triglycérides. L’étude est menée sur des souris modèles âgées de 40 et 90 jours. L’équipe a évalué les taux plasmatiques de glucose et de triglycérides, leur tolérance au glucose intrapéritonéal et leur résistance à l'insuline. L’analyse révèle que :
- la progéniture de mères malnutries avec un régime trop riche en graisses et pauvre en protéines, présente des altérations de la rythmicité circadienne du glucose et des triglycérides, associées à un changement de tolérance au glucose et de sensibilité à l'insuline.
Finalement, une mauvaise alimentation de la mère, durant la grossesse, peut être un facteur de troubles du métabolisme énergétique au cours de la vie.
Source: PLoS ONE 27 March, 2024 DOI : 10.1371/journal.pone.0299554 Intrauterine and early-life malnutrition in rats disrupts the circadian rhythm programming of energy metabolites through adulthood
Plus sur l’Alimentation maternelle