Cette équipe de nutritionnistes de l’Université Flinders (Australie) le dit, le craving ou le désir insatiable de boissons sucrées et/ou caféinées, existe et se développe, au même titre que l’envie de fumer ou de consommer une boisson alcoolisée. Si ces résultats peuvent paraître peu surprenants, l’étude, publiée dans la revue Eating Behaviors, sensibilise à ces envies de boissons gazeuses et de café (sucré), déclenchées par de tout autres facteurs que la soif, et qui conduisent à des apports plus élevés en sucre. Un appel à réduire ces déclencheurs dans notre environnement.
L’étude confirme que le désir intense de consommer ces boissons sucrées et caféinées est bien directement associé à la consommation réelle de boissons gazeuses ou sucrées et constitue une cible à laquelle il est important de s’attaquer de toute urgence pour lutter contre l’épidémie d’obésité.
L’eau reste la seule boisson qu’on boit parce qu’on a soif !
Le suivi de 128 participants âgés de 17 à 25 ans, qui ont renseigné par questionnaire sur une semaine, leurs envies et leur consommation alimentaires quotidiennes confirme que :
- des envies plus marquées pour certains aliments et boissons sont associées à une plus grande probabilité d’en consommer plus, l’association étant particulièrement forte pour les boissons gazeuses ;
- les facteurs de consommation d’un grand nombre d’aliments sucrés, dont les boissons, ne sont que très modestement liés à la faim ou la soif, mais plus largement à des stimuli environnementaux ;
- la fatigue apparaît le déclencheur le plus courant de l’envie et de la consommation de café et de boissons caféinées ; cependant, pour les boissons caféinées, les stimuli visuels (publicité ou le fait de voir d’autres personnes prendre un verre) sont des facteurs déclencheurs courants ;
- l’eau qui reste la boisson la plus consommée est la seule boisson déclenchée très majoritairement par la soif ; d’autres motivations évoquées sont associées plutôt à la santé (hydratation notamment) ; dans le as de l’eau, le nombre d’envies « d’eau » déclarées n’est pas corrélé d’ailleurs, à la consommation réelle qu’on en fait.
L’association entre les « épisodes de craving » et la quantité consommée de boissons sucrées au cours de la semaine est préoccupante, soulignent les chercheurs. La consommation de boissons gazeuses a considérablement augmenté au cours des 50 dernières années pour devenir un problème majeur de santé publique. Il est donc urgent de réduire l’accès à ces boissons ainsi que l’ensemble des stimuli qui peuvent inciter à leur consommation.
« Nous devons réduire ces déclencheurs de consommation, si nous voulons limiter la consommation mondiale de boissons sucrées ».
Source: Eating Behaviors. DOI: 10.1016/j.eatbeh.2022.101662 Beyond thirst: Cravings for non-alcoholic beverages including soft drink
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