Il peut être indiqué de suivre un régime alimentaire hypo-protéiné c’est-à-dire sans protéines animales et principalement basé sur des plantes ou végétaux, notamment en cas de troubles métaboliques (obésité, diabète), d’insuffisance rénale ou simplement de surpoids. Cette recherche menée par une équipe du Pennington Biomedical Research Center (Louisiane) montre qu’une hormone, nommée FGF21, adresse un signal d’alarme au cerveau signalant que l’apport en protéines est plus faible, ce qui déclenche toute une série de bénéfices. Ces travaux, publiés dans la revue Nature Communications, désignent ainsi une cible prometteuse pour optimiser les avantages d’un tel régime.
On savait que la réduction des apports en protéines animales permet tout un éventail de résultats favorables pour la santé, dont un allongement de la durée de vie, et que ces effets dépendent d’un composé dérivé du foie. Plusieurs études récentes suggèrent ainsi que les régimes pauvres en protéines, mais pas au point de provoquer la malnutrition, peuvent être favorables à la santé. À l’inverse, la surconsommation de régimes riches en protéines a été associée à une augmentation de la mortalité.
Il y a quelques années, le laboratoire de neurosignalisation de Pennington Biomedical avait déjà montré qu’une hormone métabolique, le « facteur de croissance des fibroblastes 21 » ou FGF21, était un signal clé du corps au cerveau en cas de régime de restriction protéique. Sans ce signal, le métabolisme ne pouvait s’adapter à un régime pauvre en protéines. Les chercheurs ont donc décrypté plus avant, le rôle clé de cette hormone métabolique.
L’hormone clé de la durée de vie en bonne santé en cas de régime hypoprotéiné
Quel mécanisme ? Lorsque le foie détecte de plus faibles niveaux de protéines, il active les cellules qui produisent l’hormone FGF21 et libère l’hormone dans la circulation sanguine. FGF21 est ensuite transportée vers les cellules cibles du cerveau qui comprennent et signalent que l’apport en protéines est faible. Le cerveau répond par un ensemble complexe de directives qui limitent la croissance -ici de la souris-, régulent l’apport alimentaire et augmentent le nombre de calories brûlées.
L’étude, menée chez la souris montre en effet que lorsque le FGF21 est présente à des niveaux suffisants, alors un régime allégé en protéines animales permet de prolonger la durée de vie en bonne santé et la perte de poids, même avec un apport alimentaire non restreint. En revanche, ces effets bénéfiques sont perdus chez des souris privées de FGF21, ce qui suggère que l’hormone joue un rôle déterminant dans le cerveau, essentielle « ensuite » à l’amélioration de la santé et de la durée de vie.
- FGF21 agit dans le cerveau pour améliorer la santé métabolique : ces nouvelles données caractérisent FGF21 comme la première hormone connue qui coordonne le comportement alimentaire et la santé métabolique pour améliorer la durée de vie pendant la restriction protéique. La découverte du rôle de FGF21 implique également de nouvelles voies moléculaires et neurales qui pourraient être ciblées pour optimiser la santé métabolique et la longévité.
« Si les scientifiques parviennent à comprendre comment les régimes et les hormones nutritionnelles comme le FGF21 agissent pour prolonger la durée de vie, ce serait la base de nouveaux traitements pouvant « soulager » un grand nombre de maladies chroniques liées à l’âge ».
Source: Nature Communications April, 2022 DOI: 10.1038/s41467-022-29499-8 FGF21 is required for protein restriction to extend lifespan and improve metabolic health in male mice
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