Si une déficience ou une carence en vitamine D est clairement associée à une vulnérabilité accrue aux infections respiratoires, dont COVID-19, les preuves d’intérêt d’une supplémentation, en prévention ou pour le traitement de COVID-19, restent limitées. Même après le confinement et donc une moindre exposition à la lumière du soleil. C’est la démonstration de cette nouvelle méta-analyse, présentée dans la revue BMJ, Nutrition, Prevention and Health qui engage néanmoins en renforcer, par l’alimentation seulement, notre statut en vitamine D.
La vitamine D est une hormone, produite dans la peau lors de l'exposition au soleil, et aide à réguler la quantité de calcium et de phosphate dans le corps pour garder les os, les dents et les muscles en bonne santé.
La carence en vitamine D (taux sérique de 25 (OH) D inférieur à 30 nmol / L) est un problème de santé publique d’autant que le statut en vitamine D se détériore avec l'âge, au-dessus de 70 ans, en raison d'une diminution de l'exposition au soleil et de la synthèse cutanée.
Une étude épidémiologique récente a mis en regard des données de cas confirmés et de mortalité de COVID-19 et les niveaux de vitamine D et a conclu à une relation significative entre vitamine D et vulnérabilité à COVID-19. On sait aujourd’hui que la vitamine D module la réponse des globules blancs, en les empêchant de libérer trop de cytokines inflammatoires, un phénomène particulièrement « sensible » dans la maladie COVID-19.
Si des niveaux suffisants de vitamine D sont donc conseillés, il n’existe pas de preuve des avantages d’une supplémentation « systématique » dans la prévention ou le traitement de COVID-19.
L’auteur principal, le Pr Sue Lanham-New, du département des sciences de la nutrition à l'Université de Surrey rappelle qu’un niveau adéquat de vitamine D est crucial pour la santé globale, une carence peut conduire au rachitisme ou à l'ostéoporose mais un excès peut conduire à une augmentation des niveaux de calcium dans le sang avec des effets particulièrement nocifs.
Les allégations sur les avantages de la vitamine D dans le traitement de COVID-19 ne sont pas étayées
Cette nouvelle méta-analyse a regardé à nouveau les données de la littérature sur l’utilisation de la vitamine D dans le traitement des infections. Cependant, si l’analyse retrouve un lien entre les niveaux de vitamine D et les infections aiguës des voies respiratoires, elle identifie aussi des limitations dans ces études. De plus, l’analyse ne trouve aucune preuve d’efficacité d’une supplémentation en doses élevées de vitamine D et la prévention et le traitement de COVID-19.
Les chercheurs mettent en garde contre une supplémentation excessive en vitamine, sans surveillance médicale, avec des risques réels pour la santé. Selon ces scientifiques, les allégations sur les avantages de la vitamine D dans le traitement de COVID-19 ne sont pas étayées par des essais cliniques adéquats et sont basées sur les résultats d'études qui n'ont pas spécifiquement examiné ce lien.
Les scientifiques écrivent
« qu'il n'existe actuellement aucun lien entre des suppléments de vitamine D et la résistance aux infections des voies respiratoires ».
Cependant, ils prennent en compte le confinement lors la pandémie actuelle qui a réduit considérablement, par manque d’exposition à la lumière du soleil, nos capacités naturelles de production de vitamine D.
Les chercheurs conseillent, plutôt qu’une supplémentation, de consolider les niveaux de vitamine D par des apports alimentaires, tels que le poisson gras, la viande rouge, le jaune d'œuf et les céréales.
Source: BMJ Nutrition, Prevention and Health May, 2020 DOI : 10.1136/bmjnph-2020-000089 Vitamin D and SARS-CoV-2 virus/COVID-19 disease
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