Trop de fastfood, partout, près de nos domiciles et nos lieux de travail ou sur le chemin de nos déplacements quotidiens…Cette densité de junk food à emporter participe à l'épidémie d'obésité, dénonce cette étude de l’Université de Cambridge menée sur plus de 5.000 adultes. Les conclusions, présentées dans le British Medical Journal constituent une attaque non dissimulée contre les pourvoyeurs de malbouffe.
Les chercheurs cherchaient à déterminer le lien entre un accès facilité à la restauration rapide et un indice de masse corporelle (IMC) et ils confirment ici qu'une exposition accrue aux points de vente de fast food est bien associée à une augmentation de sa consommation ainsi qu'à une augmentation de l'IMC. Et c'est surtout la proximité de ces points de restauration rapide de l'environnement de travail qui montre l'association la plus forte avec une consommation augmentée, soit une moyenne quotidienne de 5.3g supplémentaires de plats à emporter et un IMC plus élevé.
L'étude a suivi 5.442 adultes, âgés de 29 à 62 ans, évalué la proximité des points de vente de restauration rapide du domicile, du lieu de travail et sur les trajets réguliers des participants, recueilli les données d'autoévaluation de la consommation de fast-food et calculé leur IMC. Toutes les données de localisation (participants et points de vente) ont été cartographiées par code postal. Concernant la consommation de restauration rapide, les chercheurs ont notamment estimé la consommation quotidienne de pizzas, hamburgers, aliments frits, frites…Enfin, ils ont tenu compte des facteurs de confusion possibles dont l'âge, les niveaux de revenu et d'éducation, la possession d'une voiture, l'apport énergétique quotidien, l'activité physique et le tabagisme.
· En moyenne, les participants étaient exposés à 48 % plus de points de restauration à emporter au travail qu'à la maison.
· Il existe une association positive entre l'exposition aux points de restauration à emporter et la consommation d'aliments à emporter,
· les personnes les plus exposées consomment 5,3 g de plus par jour de nourriture à emporter vs celles les moins exposées.
· les gens résidant dans les zones les plus exposées consomment 4,9 g par jour de de nourriture à emporter,
· en tenant compte de l'exposition combinée domicile-travail-déplacements, les personnes les plus exposées consomment 5.7g de plus par jour de nourriture à emporter.
· Enfin, il existe une relation dose-dépendante entre le niveau d'exposition à la restauration rapide au travail et l'IMC avec une augmentation d'environ 1 point d'IMC (de 0.92 à 1,21 kg/m2) pour les personnes les plus exposées vs les moins exposés.
Si la notion de « paysage alimentaire » et son influence sur l'alimentation et la santé ne sont qu'accessoirement développée dans les études portant sur les facteurs d'obésité, la notion est pourtant en soi importante, et d'autant plus, qu'au cours de ces dernières années, nous avons de plus en plus tendance à prendre nos repas à m'extérieur, avec des moyens limités, donc un recours de plus en plus fréquent aux plats à emporter. Parallèlement, le nombre de points de vente à emporter a augmenté de façon spectaculaire créant, ce que les chercheurs un environnement « obésogène ».
Une tendance sociale et environnementale qui contribue, selon ces nouvelles données, à l'augmentation de la prévalence du surpoids et de l'obésité.
C'est donc un appel à des stratégies gouvernementales plus strictes vis-à-vis des densités de fast-food en particulier à proximité des quartiers de bureaux ou autres environnements de travail.
Source: BMJ2014;348:g1464 March 13 2014 Associations between exposure to takeaway food outlets, takeaway food consumption, and body weight in Cambridgeshire, UK: population based, cross sectional study
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