En 2030, 9 hommes sur 10 seront en surpoids ou obèses en Irlande ; à partir de l’âge de 40 ans, les adultes européens prennent en moyenne 1 kilo par an ; Ces quelques repères nous sont apportés par cet abstract du Congrès EuroPRevent 2014. Une étude qui estime la prévalence de l'obésité dans 53 pays européens d'ici à 2030, prévoit une véritable submersion par les maladies non transmissibles déjà principales causes de décès en Europe. Des estimations précieuses pour orienter les politiques de santé européennes, dans l'allocation des ressources et la mise en œuvre des interventions de prévention.
Pouvoir quantifier la menace posée par l'épidémie galopante d'obésité, au niveau national et régional et évaluer l'efficacité des interventions sur le fardeau futur de la maladie de la maladie est devenu une nécessité pour tenter d'adapter des systèmes de santé le plus souvent déjà dépassés. Ici les chercheurs ont utilisé un modèle mathématique multivariable prenant en compte les données d'IMC et d'obésité spécifiques à chaque pays pour faire leurs projections à 2030 et évalué les effets de 3 interventions hypothétiques, les interventions de base en soins primaires sas prendre particulièrement en compte la progression des IMC, une diminution de 1 % de la progression estimée de l'IMC; une diminution de 5 % de la progression estimée de l'IMC. Les bases retenues pour définir l'obésité sont ceux de l'OMS, soit,
· poids de santé : IMC ≤ 24,99 kg/m²)
· surpoids et obésité : IMC ≥ 25 kg/m²
· obésité : IMC ≥ 30 kg/m²
L'analyse conclut, que d'ici à 2030,
· si les taux d'obésité vont augmenter partout en Europe, sans exception, chez les hommes comme chez les femmes, ces taux resteront très variables selon les pays.
· La fourchette de prévalence de l'obésité 2030 s'étend en effet de 15 % aux Pays-Bas et en Belgique à 47% en Irlande.
· Chez les femmes
– en matière de surpoids + obésité, l'Irlande atteint ainsi une prévalence de 84 %.
– Sur l'obésité seule, la fourchette de prévalence de l'obésité varie de 10% en Roumanie à 47 % en Irlande,
· Chez les hommes,
– le surpoids + obésité augmente entre 2010 et 2030 pour atteindre 75 % au Royaume-Uni, 80 % en République tchèque, en Espagne et en Pologne et jusqu'à 90 % en Irlande,
– les prévalences les plus faibles de surpoids sont identifiées, pour 2030, en Belgique (44 %) et aux Pays-Bas (47 %).
– Quant à l'obésité, les taux varient de 10% en Roumanie à 35% au Royaume-Uni, 38% en République tchèque, 40% en Grèce, et 58% en Irlande.
Ces projections mettent également en lumière l'absence de probabilité que ces augmentations puissent marquer des temps d'arrêt ou « plateaux » quel que soit le pays d'Europe. N.B. les données ne sont pas précisées pour la France.
Sur les « maladies apparentées »:
· L'incidence de la maladie coronarienne et des AVC devrait atteindre 1,6 % en Europe,
· l'augmentation la plus forte de cette incidence est identifiée en Autriche, en Lettonie et en Turquie pour atteindre 2,5% en 2030,
Le facteur économique : Enfin, les chercheurs ne se privent pas de faire un « parallèle » entre libéralité de l'économie –comme en Irlande ou au Royaume-Uni-, lobby des industries agro-alimentaires pour maximiser leurs profits et hausse galopante des taux d'obésité. En revanche, disent-ils, l'obésité semble mieux freinée aux Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Suède, Danemark, Finlande et Autriche où l'économie de marché est plus réglementée.
Les stratégies qui visent à aider les pays à réduire l'obésité par la promotion de l'activité physique et une alimentation saine sont bien évidemment mises ici à l'honneur. D'autant que ces données sont jugées encore très sous-estimées, en particulier dans l'ampleur de l'augmentation estimée de la prévalence du surpoids et de l'obésité à l'enfance et la petite enfance.
Source: European Society of Cardiology The European obese model: the shape of things to come
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Pour en savoir plus sur l'Obésité (Visuel © Heidi Mehl – Fotolia.com)